Blandine Brière et Mö

VOTRE PRATIQUE ? 

Nous sommes toutes deux liées par l’expérimentation du sonore. MÖ bidouille des lives hardcore / bassmusic sur Nintendo. On la rencontre dans les scènes underground opérant des mixes improbables à partir de 45t collectors en les confrontant à des synthés, consoles multipliant les collaborations. En 2001 elle crée son label KOR A KOR. Elle est aussi graphiste, sa pratique de graphiste sur le web fait écho à ses recherches sonores.

Blandine: « Ma pratique du son se frotte à la sculpture, aux rencontres … Mon processus de création se situe dans la recherche et l’écriture documentaire. Repérage, récolte de documents, glanage de témoignages dans un premier temps. Garder trace des rencontres, travailler ensemble, dessiner et échanger dans un second temps. La réalisation de formes hybrides (sonores et sculpturales) vient toujours dans un troisième temps, rattachée à un espace et un contexte spécifique. J’aime à penser que cette pratique peux toujours trouver sa place, tant que l’artiste n’a pas de place définie, que cette recherche est toujours à construire, déconstruire… »

 

QUEL EST TON PROJET SUR LE MANEGE ?

Le projet de composition sonore pour le manège est née de l’envie de s’inscrire dans le collectif les fondeurs de roue, de répondre à la profusion des formes du Fondeur Blaster. C’est notre premier projet ensemble avec Mö et on a eu envie de s’imprégner de l’énergie festive du manège pour une bande sonore musicale qui s’inspire des ambiances de fête foraine.

L’environnement sonore d’un manège est souvent facilement identifiable. C’est un joyeux mélange cacophonique qui, dans la profusion de sons émis par l’espace urbain, fait place aux cris d’excitation des enfants, aux bruits des rouages du carrousel, à la voix emblématique qui harangue la chaland. Dans cette atmosphère bouillonnante la bande sonore du manège se fond, souligne cet univers. La mélodie diffusée dans le manège accompagne son mouvement circulaire et sans fin. Elle est par essence, répétitive et amplifiant l’idée première du voyage, elle invite les oreilles à l’émerveillement d’une traversée sensationnelle.

Support d’écriture et d’improvisation, c’est autour de ce mouvement obstinée de la ronde que jouent et se répondent des sons concrets, issus des prises de sons brutes du réel et le son numérique de différents instruments.

La diffusion sonore comme forme donnée permet de démultiplier l’écoute ; de renchérir le mouvement rotatif du manège selon la disposition des hauts parleurs. ; la spatialisation du visiteur.