Dialogue de socles

Le manège devient espace d’exposition, accueillant des sculptures praticables. Trois socles sont disposés de manière à ce que le visiteur puisse s’asseoir et discuter avec ses contemporains. Chaque socle, en vis-à-vis, est monté sur une structure qui permet sa mise en mouvement.

DIALOGUE DE SOCLES DE CHARLES-HENRY FERTIN

D’un point de vue technique, une armature en acier est fixée par un pivot dépendant du plancher du manège et reposant sur un système de rail circulaire situé en dessous de ce plancher. Ce rail est donc immobile par rapport au plancher et, à fortiori, au socle. Sur certaines parties du rail sont installées des blocs en caoutchouc taillés, qui sont à considérer comme des cames mécaniques et permettent ainsi la mise en mouvement du socle, vibrations, saccades, descentes radicales ou ascension progressive. Lorsque le manège tourne, le siège du spectateur est en contact avec le rail par l’intermédiaire d’une roue qui encaisse la rencontre avec les blocs de caoutchouc, et traduit de mouvements verticaux.

Ce projet, dans la continuité de mes précédentes réalisations, prend en compte des éléments incontournables d’une exposition. Qu’il s’agisse précédemment de repenser la cimaise d’exposition, support taciturne de l’oeuvre, ou aujourd’hui le socle portant le visiteur, les notions d’espace et de mouvement sont mises en corrélation, afin de proposer une autre perception de l‘espace au spectateur au travers de perturbations d’éléments scénographiques (déplacement imperceptible de murs, par exemple). Dialogue de socles est un dispositif qui propose aux visiteurs de prendre place sur les piédestaux (ou socle), d’avoir un regard sur l’exposition, une invitation à l’échange qui ne peut se faire à cause de l’agitation de l’assise.

Les notions d’espace et de mouvement sont mises en corrélation.

– Charles-Henry Fertin